Après des études à l’école des Beaux arts, je m’engage dans l’enseignement des arts plastiques dans le secondaire. En parallèle, ma pratique artistique se déploie autour du dessin, de la photographie et de l’écriture.
Ma pratique du dessin à la mine graphite définit des espaces de représentations investis de croisements, de tensions entre trois acteurs fondamentaux : la
La description, le silence et la suggestion. Il y a un intérêt sensible pour la lenteur, l’attente, le vide, l’absence pour dire à bas mots l’instance du geste, la sensualité du tracé, les caresses de la lumière. Dans mon travail se retrouve une forme d’écriture : la reproduction d’un geste (des 8 répétés inlassablement) donne forme à la matière. Différents effets de texture viennent jouer entre la rugosité, l’organique, le mou, le solide. On peut y voir des plis, de la peau, du minéral, du tissu. Le rapport entre la réserve qui découpe, tranche au scalpel les formes et la continuité de matière vient dessiner, donner forme a priori à ce qui n’en a pas. Une dialectique entre continuité et rupture immédiate par la réserve. Cette série de dessin où se joue de la paréidolie vient extraire des corps, des drapés, des formes d’oeuvres picturales ou photographiques. Se crée des espaces en confusion où des formes viennent se déplier, se replier, se découvrir. Les éléments, les textures et les volumes se jouent entre eux pour porter une attention dans ce qui se révèle. L’estompage des frontières entre figure, matière et plan crée une dynamique par le vide. La réserve crée de la stabilité au regard d’une instabilité. Les formes sont énigmatiques, des associations libres apparaissent. Si la paréidolie cherche à donner forme à des figures, elle peut aussi en recouvrir telles des images voilées. Si le geste paraît bavard, le silence semble toutefois s’imposer.
