Je vois le processus créatif comme les interactions entre de vieux souvenirs et de nouvelles pensées. Les nouveaux souvenirs lissent les anciens comme un voile. Les vrais souvenirs interagissent avec les imaginaires comme certaines vieilles photos qui peuvent à peine supporter le processus de décoloration. Ils apparaissent comme des mosaïques brisées ou des vitraux disjoints. Les défauts et les artefacts apportent de la réalité à mes œuvres.
J’ai été inspirée par les caractéristiques des marées qui cachent et révèlent à plusieurs reprises des choses qui nécessiteraient notre patience pour attendre et observer. Cette idée s’applique également aux vagues de souvenirs qui se chevauchent ainsi qu’à notre conscience morale. Ces marées continuent de repousser la frontière entre la terre et la mer, la mer et le ciel, créant une tension d’existence entre les 3 royaumes.
L’incertitude, l’instabilité et la fragilité sont la colonne vertébrale de mes œuvres. Pour illustrer cela, je place les spectateurs au point zéro degré : au-dessus de ce point, la neige fond et est remplacée par de l’eau. Je montre mes œuvres comme s’il y avait constamment une pièce de monnaie entre mes doigts – Pile et Face se battent pour être montrées.