Nicolas Neyman a grandi entre les dessins de Snoopy et les Peanuts et ceux du Petit Nicolas. Si Nicolas se souvient avoir toujours dessiné, la révélation arriva à l’adolescence, avec les découvertes d’Edgar Degas et d’Egon Schiele. La forme et la couleur du premier, la liberté du trait et la puissance du second. C’est pour “jouer à Degas” que Nicolas choisit le pastel. En parallèle de son apprentissage du modèle vivant, il se mit à copier un dessin chaque jour pendant plusieurs années. Objectifs : apprendre à regarder, apprendre à composer, apprendre à dessiner.
La force du pastel réside, a priori, dans la couleur. Dans les dessins de Nicolas, elle se trouve donc ailleurs. En ne travaillant quasiment que le noir, il détourne le médium de sa puissance première, réduit sa palette au maximum et, paradoxalement, en supprimant la couleur apporte au pastel force et modernité.
Ultime paradoxe : en s’approchant de la photographie, les dessins de Nicolas restent très éloignés de toute forme d’hyperréalisme. Le figuratif, c’est de la forme. La forme, c’est de l’abstrait. Oubliez alors le noir du dessin, regardez les blancs qui se forment. Et si, finalement, ces visages, ces corps, n’étaient pas si éloignés de l’abstraction ?
Parallèlement à son travail au pastel, Nicolas développe, depuis 2018, une technique de dessin aux marqueurs sur le journal “Le Monde”. Intitulée “Le Monde de…”, cette série, qui se veut drôle et originale, détourne la pop culture et réactive les souvenirs de chacun. BD, cinéma, musique… contiennent tellement d’images ancrées dans notre inconscient collectif. Ici, ces images se confrontent à l’actualité et viennent répondre à la titraille du journal pour nous montrer, qu’en fait, il ne faut pas grand-chose pour voir “le monde” de manière un peu différente.
Nicolas a fait partie de l’aventure de La Friche artistique de Bois-Colombes pendant cinq ans. Il habite et travaille aujourd’hui à Colombes.