MIOARA

Mioara Corozel Cherki, artiste d’origine roumaine, se définit comme une enfant du monde. Riche de ses nombreuses expatriations, elle compose des œuvres qui se veulent abolir les distances entre les êtres. C’est avec cette volonté d’outrepasser les frontières qu’elle s’empare du médium textile pour tisser des ponts. Les techniques de maillage et d’intrication s’imposent à elle comme une évidence et lui font prendre conscience de l’interdépendance universelle régissant le monde. Entre ses mains, le fil et la fibre deviennent à la fois une texture et un texte. Sa démarche créative est le reflet de ses questionnements face à un langage poétique qu’elle remanier et réinvente. Elle souhaite ainsi créer une source d’expression plus personnelle, privée et secrète. Le travail plastique de l’artiste s’articule autour d’un mélange complexe de médias, à travers lequel elle explore les architectures de l’espace, du temps et de la mémoire. En explorant et en confrontant des notions dont les frontières tendent à se déplacer continuellement, tant elles semblent être inextricablement liées, elle développe une compréhension approfondie de ces concepts de temps et d’espace. Cette recherche de sens et de forme s’exprime à travers ses installations, tout comme dans ses peintures parfois proches de la mouvance « support – surface ». Cette école informelle née dans le sud de la France prône une émancipation de la surface du tableau qui ne doit son existence qu’à elle-même. Chez Mioara Cherki, la surface devient un espace de rencontre et de dialogue entre l’écriture obsessionnelle du seul mot « jaan » (signifiant à la fois « vie » et « amour » en hindi), les broderies, les céramiques ou autres matières combinées aux pigments et aux textures qui prennent possession de la surface de ses œuvres.