Mon travail cherche à questionner comment notre perception du monde est affectée par les
images. Ce que j’entends par image c’est l’ensemble des choses, des objets et des êtres que
nous voyons, ou plutôt que nous semblons voir. Si nous demandions à quelqu’un de dessiner le
verre d’eau posé devant lui, il y a de fortes chances pour qu’il commence à dessiner l’idée qu’il a
d’un verre et non « le » verre qu’il a sous les yeux. C’est son imagination qui travaille. Il ne voit pas
le verre mais son image.
C’est pourquoi je cherche dans mon travail à pousser cette idée en fabriquant des images avec
des images : j’assemble, je colle, je superpose des images à d’autres, parfois au hasard, ce qui
me dicte la forme et la direction que prendra le tableau. J’agence des images trouvées un peu
partout, dans des films, des magazines, des journaux, des publicités, des papiers peints, des
archives historiques, sur internet ou des archives personnelles ; si bien qu’à travers une image
nouvelle produite par ces agencements je cherche à créer une sensation trouble de « déjà-vu ».
Réactiver la mémoire des images, n’est ce pas une manière de ne pas seulement les voir, mais de
réaliser que nous les habitons ?