« Les œuvres d’Alex Iskandar expriment à la fois la force d’une certaine tension et d’une libération. De loin, des filaments, des spirales, des nœuds, ces signes graphiques inspirent des tentatives d’enfermement, mais aussi de résistance. De près, la matière picturale se révèle et apparaissent des formes, des lignes.
L’artiste expérimente les réactions de la peinture face à son support. Si elle a développé un vocabulaire de formes et un certain graphisme, chaque œuvre est une expérience de concentration et d’attention. De son geste une fois libéré, elle laisse patiemment reposer la matière picturale. Durant ce temps, celle-ci sèche, s’épaissit, se contracte et vient comme reprendre le dessus face au support. Le noir et blanc l’amènent aussi à explorer les contrastes de matières, mat, brillant, opacité, transparence. Une certaine lumière émane parfois de ces jeux entre la ligne et le fond.
De ce processus pictural, ses œuvres présentent une confrontation à l’espace. Des fils se tordent, se nouent, certains encore s’étirent et cherchent comme à sortir du cadre. Ils représentent des grillages, l’emprisonnement. D’ailleurs, les titres énigmatiques composés de chiffres et de lettres, renvoient à l’identité de prisonniers. Au delà, l’artiste parle de la condition humaine.
Ces lignes évoquent aussi des réseaux, des liens, des fluides, la possibilité d’une circulation. Cette fluidité manifeste la croissance et un cheminement intérieur. Ces fils expriment la quête de sa propre voie, de sortir d’un schéma. Ils dessinent parfois un labyrinthe dans lequel le regard se retrouve confronté à des parois. Au spectateur de chercher la porte de sortie dans ces toiles.
La cellule revient également comme un motif récurrent. Symbole de l’enfermement, elle évoque aussi bien l’espace clos, la boite, la case dans laquelle l’individu se retrouve pris aussi bien que l’architecture uniforme des immeubles. Ces signe – Pauline Lisowski – Critique d’art et commissaire d’exposition